SHAUN ELLIS – UN HOMME PARMI LES LOUPS

Depuis toujours ce sujet, les loups, m’interpelle. A notre époque les humains ont perdu la connaissance de la nature de ce qui est nature. L’humain est devenu accro aux machines qui n’ont pas d’âme Dans nos pays les gens en ont peur et veulent l’abattre l’accusant bien trop souvent d’avoir tué des moutons ou du bétail ou de devenir une menace quand ils s’approchent trop près de nos villages-

Je viens donc de découvrir un livre très intéressant qui raconte le vécu et l’expérience hors du commun de Shaun Ellis né en Angleterre en 1964 dans la ville de Lynn dans le Norfolk King. Très jeune il a appris à observer les animaux sauvages dont les renards et les blaireaux en utilisant son sens de l’odorat.

Par la suite , il s’occupa aussi souvent des chiens.

Il se forma comme garde-chasse mais du quitter son travail quand son chef s’aperçut qu’il nourrissait les renards plutôt que de les tuer Puis il rejoignit et servi dans la Marine Royale ce qui lui permis d’avoir une formation assez poussée et le prépara à vivre dans des conditions extrêmes.

Sa première approche avec les loups eu lieu dans un parc animalier. Il contacta un biologiste amérindien de la tribu de Nez percés dans l’Idaho qui l’accepta, lui permis de vivre plusieurs mois sur ses terres en tant que bénévole dans un projet d’études sur les loups.

Puis il parti deux ans dans les Rocheuses aux USA y vivre en totale immersion au sein d’une meute en liberté. Il s’est nourri de viande crue à même les carcasses, a appris à grogner pour défendre sa part, hurler pour communiquer, s’est soumis à la hiérarchie, quitte à subir de vilaines morsures. Il s est occupé de louveteaux. Shaun Ellis a adopté les codes de la meute pour y être accepté comme un membre à part entière.

Cela lui a permis de comprendre comment fonctionne une meute, la hierarchie qui existe entre eux,et aussi l’importance de la manière dont ils se nourrissent et comment suivant leur place dans la meute ils mangent des parties différentes d’un animal.

l revint ensuite parmi les hommes sans s’éloigner longtemps des loups. Il a créé une réserve au sud-est de l’Angleterre. A ce moment là, il assura le rôle de mâle dominant à la tête de sa meute et éduqua les plus jeunes, reproduisant les rites qu’il avait observé.

Après quinze année de travail au contact avec cet animal fascinant et redouté est sorti le livre, Un homme parmi les loups paru en 2011

En 2007 , Shaun Ellis a fait l’objet d’un documentaire The Wolfman, diffusé sur Five au Royaume-Uni , et sur la chaîne National Géographique aux États-Unis, où il a été intitulé A Man Among Wolves (Un homme parmi les loups). Le documentaire montre comment, en imitant attentivement le comportement du loup, Shaun Ellis a réussi à éduquer trois louveteaux jusqu’à leur maturité. Il montre également comment un agriculteur polonais, dont le cheptel a subi les attaques de loups, a fait appel à l’expertise de Shaun Ellis. Depuis que les loups étaient devenus une espèce protégée en Pologne, l’agriculteur espérait qu’il pourrait être en mesure de trouver une façon non-violente de dissuader les attaques de la meute. Shaun Ellis s’est rendu en Pologne pour étudier le parc local, apportant avec lui des enregistrements audio de hurlements de loups.

Shaun Ellis pense que si les loups locaux entendent des hurlements provenant de la ferme, ils croiront qu’une autre meute a déjà pris ce territoire, et se maintiendrons à l’écart pour éviter un conflit. Pour que cela fonctionne Shaun Ellis devait déterminer la taille de la meute réelle et diffuser des enregistrements d’une meute de taille similaire. Les premiers résultats sont encourageants et dans les semaines suivantes l’agriculteur a commencé à diffuser les enregistrements faisant que la ferme n’a pas subi de nouvelles attaques. Le documentaire montre ensuite le retour de Shaun Ellis dans le Devon, où il a tenté de se réinsérer avec les trois loups. En son absence, les loups avaient établi une nouvelle hiérarchie, et même s’ils ont reconnu Shaun Ellis, ils l’ont accueilli, il était maintenant l’oméga de la meute, relégué à un rôle de maintien de la paix entre les nouveaux alpha et bêta mâles.

Une partie qui a été enregistrée sur Youtube…

En 2009, Channel Five a projeté un documentaire en deux parties,M. Et Mme Wolf

portant sur les tentatives d’Ellis de faire adopter sa conjointe Helen Jeffs par la meute de loups de Combe Martin, en tant que nouvelle nourrice femelle alpha, Cheyenne enceinte.

Ce que Shaun Ellis raconte dans son livre c’est qu’Helen a du tout arrêté deux jours avant la fin du tournage totalement épuisée physiquement et moralement. Par la suite la relation entre elle et Shaun Ellis n’a plus du tout été la même.

Ensuite shaun Ellis a continué à enseigner le comportement des loups et a toujours voulu démontrer que le loup qu’il a connu n’a vraiment rien à voir avec celui de notre enfance, celle de l’histoire du Petit.chaperon rouge. Par contre le loup protège et défend la famille de tous les dangers extérieurs, et davantage lorsque qu’il y a des petits dans le terrier. Comme nous les humains défendons notre propre famille…

Les Amérindiens ont toujours cohabité avec le loup et le respecte. Nous devons retrouver cette connaissance que nous avions certainement il y a très longtemps. Le rôle que joue le loup est important pour l’équilibre de la nature, cela a aussi été démontré dans le parc de Yellowstone, oû le loup a été réintroduit.Shaun Ellis a aussi l’occasion d’y aller pour les observer.

D’autre part, n’oublions pas que les chiens que nous avons avec nous de nos jours sont des loups qui ont été domestiqués et qu il en reste une partie dans leur comportement, ce que Shaun Ellis a aussi fait comme travail avec eux, à la suite de son expérience avec les loups, il a aidé des personnes à mieux comprendre leur chien.

Nous pouvons remercier cet homme pour son courage ayant aussi risqué sa vie souvent mais qui a toujours eu cet amour pour les loups et la nature par dessus tout. Nous en avons tant à apprendre.

Sarah

Sources : WiKIpédia, son livre (que l’on peut encore trouver), Youtube…

A VOIR QUELQUES VIDEOS SUR SHAUN ELLIS EN FRANCAIS , LA FEMME LOUP ET L’HOMME LOUP SUR :

DAILYMOTION

Shaun Ellis a écrit 5 livres en anglais au sujet des loups : 

The Wolf Talk (2003), Spirit of the Wolf (2006), 

The Man Who Lives with Wolves (with Penny Junor, 2009)

traduit en français, Un homme parmi les loups (2011),

Living With Wolves (2010) and

The Wolf Within: How I Learned To Talk Dog (2011).

En 2004, le BBC South West a qualifié Ellis de « champion local » (« Local Champion ») du Sud Ouest de l’Angleterre, dans une campagne qui avait pour but de mettre en valeur le travail de personnes qui ne sont pas toujours publiquement reconnues. Il a été présenté sur la radio BBC 4 le 2 mai 2005 dans le programme Une vie avec les loups.

Tout cela pour votre information

(Etincelle) Sarah

CANADA, NAHANNI, LA RIVIERE DU PARDON (ARTE)

Un groupe d’Indiens de l’ethnie des Dénés descend le cours de la rivière Nahanni, en passant par les chutes Victoria, jusqu’à leur destination finale, Fort Simpson, sur le fleuve Mackenzie. Une aventure spirituelle, ode à la culture de leurs ancêtres.    Considérée comme le Grand Canyon canadien, la rivière Nahanni se situe dans la région du Dehcho, le territoire des communautés indiennes des Dénés et des Métis, dans le nord-ouest du pays. En juin 2018, un groupe composé de membres de différentes familles Dénés, parmi lesquels un animateur de radio, deux trappeurs et une professeure, embarque pour un voyage à travers leur terre sacrée. Après la construction, dans les traditions, d’un bateau de 20 mètres de long, notamment avec des peaux d’orignal, ils descendent la rivière, en passant par les chutes Victoria, jusqu’à leur destination finale, Fort Simpson, sur le fleuve Mackenzie. Ce documentaire suit durant vingt-et-un jours leur épopée fantastique, hommage à la nature et à la résilience de leur peuple.

 

 

 

Trouvé sur youtube

 

(Etincelle) Sarah

 

 

HOMO LUZONENSIS, UNE NOUVELLE ESPECE HUMAINE

 

 

 

Une équipe pluridisciplinaire internationale a découvert une nouvelle espèce humaine, Homo luzonensis, lors de fouilles effectuées dans la grotte de Callao, située sur l’île de Luzon, au Nord des Philippines.

Une équipe pluridisciplinaire internationale co-dirigée par Florent Détroit, paléoanthropologue au Musée de l’Homme, a découvert une nouvelle espèce humaine, Homo luzonensis. Cette découverte s’est faite lors de fouilles effectuées dans la grotte de Callao, située sur l’île de Luzon, au Nord des Philippines. Publiée le 11 avril 2019 par la revue Nature, l’étude des fossiles datés de 50 à 67 000 ans met en évidence une mosaïque de caractéristiques morphologiques singulière qui différencie Homo luzonensis des autres espèces du genre Homo et souligne le rôle majeur joué par l’Asie du Sud-Est insulaire dans l’histoire évolutive.

La famille s’agrandit : en 2019, des chercheurs faisaient la découverte d’une nouvelle espèce humaine aux caractères morphologiques singuliers, qui vivait sur l’île de Luçon, aux Philippines, il y a plus de 50.000 ans. L’analyse de 13 restes fossiles (dents, phalanges de pied et de main, fragments de fémur) trouvés dans la grotte de Callao, et appartenant à au moins trois individus dont un enfant, ont conduit ces scientifiques à considérer qu’il s’agissait d’une nouvelle espèce, qu’ils ont nommée Homo luzonensis.

 

 

Elle présente à la fois « des éléments ou caractères très primitifs ressemblant à ceux des Australopithèques et d’autres, modernes, proches de ceux des Homo sapiens », explique Florent Détroit, paléoanthropologue au musée de l’Homme à Paris et principal auteur de l’étude parue dans la revue Nature. Cela en fait une espèce « mosaïque », dit-il. Cet Homo luzonensis « était probablement petit si on en juge par la taille de ses dents » mais « ce n’est pas un argument suffisant » pour l’affirmer, indique le chercheur.

L’analyse morphologique de ces restes a réservé bien des surprises. D’abord au niveau des dents : les prémolaires d’Homo luzonensis présentent des ressemblances avec celles des Australopithèques (des hominines d’Afrique disparus il y a deux millions d’années) et d’autres espèces anciennes du genre Homo comme Homo habilis ou Homo erectus. Entre autres, ces dents ont deux ou trois racines alors que celles d’Homo sapiens en ont généralement une, parfois deux, soulignent les chercheurs. En revanche, les molaires sont très petites et leur morphologie très simple ressemble à celle des hommes modernes. « Un individu possédant ces caractéristiques combinées ne peut être classé dans aucune des espèces connues aujourd’hui », relève Florent Détroit.

Les os du pied aussi sont très surprenants : la phalange proximale présente une courbure très marquée et des insertions très développées pour les muscles assurant la flexion du pied. Cela ne ressemble pas à une phalange d’Homo sapiens mais à celle d’un Australopithèque, hominine qui était probablement à la fois bipède et arboricole. « Nous ne disons pas du tout que Homo luzonensis vivait dans les arbres car l’évolution du genre Homo montre que ce genre est caractérisé par une stricte bipédie depuis deux millions d’années », souligne Florent Détroit.

Il s’agit d’ « une découverte remarquable » qui « va sans aucun doute susciter beaucoup de débats scientifiques », estime Matthew Tocheri de l’université Lakehead au Canada, dans un commentaire publié dans Nature

extraits et sources de : https://www.franceculture.fr/ / https://www.futura-sciences.com/

 

Trouvé sur La Terre du Futur

  (Etincelle)   Sarah

PEROU, BOLIVIE, NOUVEAU REGARD SUR LES MYSTERIEUSES CITES D’OR

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Il m’aura fallu deux ans pour faire murir ce film. Les observations que j’ai faites entre Cuzco et Tiwanaku en passant par la vallée sacrée de l’Urubamba méritaient ce délais. Ce temps de réflexion incompressible qui donne de la substance aux choses merveilleuses que j’ai pu voir là bas. En appliquant les principes de l’astro-géométrie, j’ai pu comprendre des éléments majeurs qui permettent de comprendre un peu mieux ces cités extraordinaires que sont le Machu-Picchu, Tiwanaku ou Sacsaywaman. Il ne fait aucun doute que ces villes furent érigées par un peuple que nous ne connaissons pas et qui connaissaient l’unité de mesure métrique, mais aussi les mesure antiques telles que la coudée Égyptienne, la coudée de Gudéa ou le yard mégalithique. Les découvertes que je vous propose hérissent les cheveux des rares historiens qui osent se pencher sur ces faits… car la plupart du temps, tous le monde passe à coté sans même voir ou se trouve le trésor. Par exemple la diapo ci dessous montre que, le périmètre de la salle du Coricancha, mesure un nombre entier de Yard Mégalithique ou de Coudée de Gudéa (Sumer). Montrant clairement le lien entre ces deux mesures, et la transmission de ces unités de l’autre coté de l’Océan Atlantique.
Quentin Leplat
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Trouvé sur Youtube 
  Etincelle(Sarah)

BRUNO MANSER, LE PENAN BLANC QUI VOULAIT SAUVER LA FORET TROPICALE et LE PEUPLE PENAN DU SARAWAK

 

 

 

Aujourd’hui, une grande partie de la forêt de l’Amazonie a été détruite, l’Australie brûle, beaucoup de peuples autochtones aussi Canada sont en voie de disparition, à cause la soif de certaines personnes au pouvoir. Aussi parce que les lobbys et beaucoup de nos gouvernements, n’accordent que peu d’importance à ce qui a été en nous au tout début de l’humanité. Une vie bien plus simple et naturelle que celle que nous avons aujourd’hui. La vie avait un sens et faisait de nous des vrais humains qui savaient qui ils sont et qu’elles étaient les valeurs morales ….

Au nom de ce que la nature représentait.

Je suis si touchée par l’histoire de cet homme qui a disparu il y aura 17 ans au mois de mars.  Cet homme dont on a plus trouvé de traces qui s’est battu pour les Penan, un peuple pacifique qui vivait encore avec un mode de vie simple d’une autre époque.

Etincelle (Sarah)

 

Voici son histoire :

Bruno Manser est né à Bâle en Suisse, le 25 août 1954, dans une famille de trois filles et deux garçons.

Jeune, il était déjà un libre penseur. Ses parents voulaient qu’il devienne médecin, il a donc étudié la médecine de manière informelle. Par la suite il obtint son baccalauréat, et fut le premier de sa famille à le faire. À 19 ans, il passa trois mois à la prison de Lucerne pour avoir refusé de se plier au service militaire obligatoire en Suisse. Après sa sortie de prison en 1973, il travailla comme berger et vacher dans différents pâturages suisses pendant 12 ans. Durant cette période, il s’intéressa aux arts manuels, thérapeutiques, et à la spéléologie. Il apprit à poser des briques, à sculpter le cuir, à garder des abeilles, à tisser, à teindre, à couper ses vêtements et ses chaussures. Il fit aussi beaucoup d’alpinisme et d’escalade.

À 30 ans, il se rendit à Bornéo dans l’optique de mener une vie plus simple

 

 

Bruno Manser a traversé l’État malais du Sarawak pour s’arrêter chez les Penan, un peuple menant encore une vie nomade dans la forêt vierge. Il y a passé six années (1984-1990) , apprenant à survivre dans la jungle et s’initiant à la culture de ses hôtes. Mais le paradis découvert par Bruno était déjà en danger. Des sociétés locales d’exploitation du bois commençaient en effet à pénétrer sans scrupules dans les zones des Penan et à déboiser les extraordinaires forêts vierges de Bornéo. Les bases vitales des Penan disparaissaient petit-à-petit: les défrichages réduisent la végétation indispensable à la survie, souillent l’eau de boisson, chassent les animaux et profanent les lieux culturels des Penan.

 

 

 

 

 

Ses actions éclatantes, ses barricades contre les camions des déforestateurs ou pour empêcher la construction de barrages hydrauliques qui ont englouti des dizaines de villages d’autochtones lui ont valu un statut d’emmerdeur écolo de premier plan. Les autorités malaisiennes ont très vite fait de lui leur tête de Turc. Manser a échappé à quelques arrestations et a dû se cacher longtemps dans la jungle pour échapper à la police et à tous ceux qui voulaient sa peau. En 1990, devant des menaces de mort plus précises, il quittera le Sarawak pour revenir en Suisse tout en continuant son combat.

 

 

 

 

L’écologiste avait par la suite créé le Bruno Manser Fonds (BMF, http://www.bmf.ch), toujours actif, et parcouru le monde pour défendre cette cause, n’hésitant pas à survoler en ULM la demeure du premier ministre du Sarawak, à entamer une grève la faim de soixante jours ou à tricoter des pulls aux conseillers fédéraux de l’époque pour les sensibiliser à son combat. Un éveilleur de conscience, un Guillaume Tell en pagne, un de ceux qui ont permis l’avènement des labels fair trade sur les bois tropicaux que l’on achète en grande surface.

Il y aura 17 ans le 25 mai prochain que le Suisse Bruno Manser, ami des Penan, a disparu au Sarawak, sur la partie malaisienne de l’île de Bornéo

Au moment de sa disparition, Bruno venait d’entrer en cachette sur le territoire des Penan et s’apprêtait à gravir le Batu Lawi, leur montagne sacrée. Son corps ne sera jamais retrouvé, ni ses effets personnels, malgré de nombreuses recherches, notamment de sa fondation et d’un journaliste du Tages-Anzeiger qui refera tout son parcours en parlant avec les gens qui l’ont croisé. Son décès sera officiellement annoncé le 10 mars 2005 par les autorités bâloises.

Et puis un magnifique film sur sa vie vient de sortir au cinéma « Bruno Manser, La voix de la forêt tropicale »

 

 

Et son frère de coeur Mutang Urud, raconte sur son ami ;

 

«Il défiait la mort»

«Bruno défiait la mort tous les jours; dans la jungle, il était comme chez lui, rusé, malin, sautant d’arbre en arbre, franchissant les ravins, il a affronté un python à mains nues», se souvient, nostalgique, Mutang Urud, un de ses plus proches compagnons. L’Indien, qui vit aujourd’hui au Canada, est venu présenter au Festival du film et forum international sur les droits humains, à Genève, The Borneo Case, de Dylan Williams et Erik Pauser, un film où l’esprit de Manser souffle encore. Sirotant un Rivella, qu’il appelle «la potion suisse», ce petit homme sourit à l’évocation de cet ancien berger des Grisons devenu son ami mais surtout Robin des Bois tropical par idéalisme.

Même s’il était un peu sceptique, à leur première rencontre, face à ce Blanc qui voulait vivre au contact d’un peuple pur et préservé. «Je trouvais bizarre de quitter sa famille à des milliers de kilomètres pour venir vivre avec nous. Puis j’ai appris à le connaître. C’est devenu mon frère. J’en ai marché des kilomètres avec lui dans la forêt! Il était le secrétaire des Penan, écrivait toutes leurs lettres au gouvernement. On a fait toutes les barricades ensemble. A un moment, Bruno était recherché par la police, il fallait le cacher au plus profond de la jungle. Nous n’étions que quelques-uns à savoir où. Je lui apportais son courrier de Suisse et il me donnait les lettres qu’il écrivait à sa famille.» La dernière, datée du 23 mai, adressée à Charlotte, sa compagne du Jura, qu’elle recevra deux mois plus tard, disait ceci: «Je suis juste arrivé au premier village sur l’autre côté de la frontière, j’ai attendu le soir avant de me faire voir et je vais partir tôt le matin. […] Quand j’arriverai fatigué à un joli endroit, je vais penser à toi, jouir du paysage et me chasser un petit sanglier si j’ai de la chance. […] A bientôt, à la prochaine occasion. Je t’embrasse fort. Bruno.»

 

 

 

Continuer la lutte

Sa mort restera un mystère. «On ne saura jamais, soupire Mutang. Il a pu mourir d’épuisement, il était très fatigué la dernière fois où je l’ai vu. On avait fait du canoë lors d’un voyage au Nunavut et il n’avait plus la force de pagayer au milieu des icebergs. Il a aussi pu être tué par un de ces gangsters à la solde des déforestateurs, nombreux à travailler dans la jungle pour échapper à la prison. Ou alors il s’est laissé mourir de déprime, la contamination des jeunes Penan par la société de consommation l’affectait beaucoup. Certains ont parlé de suicide… Ce qui est sûr, c’est que son souvenir reste gravé en moi, son courage reste un exemple, malgré le fait que je n’oserais jamais prendre autant de risques que lui, j’ai une famille! Récemment, un écologiste qui luttait pour notre cause a été abattu dans mon village natal par deux motards à un feu rouge. Moi-même j’ai toujours beaucoup de monde autour de moi quand je me déplace au Sarawak.»

Mutang est devenu anthropologue, il ne connaît pas son âge exact, à vue d’œil on lui donne la petite cinquantaine. «Je n’ai pas de nom de famille non plus, cela n’existe pas chez nous. Je ne suis pas un Penan mais un Kelabit, la tribu voisine!»

Ils étaient plus de cinq cents spectateurs, l’autre soir à Genève, à assister à la projection de The Borneo Case et les questions ont fusé jusque tard dans la nuit. Ce qui l’a réjoui. «Ce film relate plus de vingt ans de combat et l’état des lieux catastrophique aujourd’hui dans mon pays.»

Traquer l’argent

Aujourd’hui, justement, l’action du Bruno Manser Fonds se focalise, notamment, sur l’aide directe aux peuplades du Sarawak. Constructions de ponts, d’écoles, aide aux populations déplacées, mais surtout une véritable traque financière pour retrouver l’argent de la corruption. C’est la mission de Mutang désormais avec, à ses côtés, d’autres téméraires présentés dans le film. Il a d’ailleurs profité de son séjour genevois pour rencontrer les avocats qui se battent avec eux. Le but ultime? «Nous voulons faire condamner Abdul Taib Mahmud, l’ancien premier ministre du Sarawak, aujourd’hui gouverneur. Nous le soupçonnons d’avoir placé les milliards de la corruption liés à l’exploitation démesurée de la forêt tropicale via les 400 sociétés détenues par sa famille dans 25 pays différents. Nonante pour cent des forêts pluviales du Sarawak ont été détruites sous son règne. Heureusement, grâce à l’impulsion de Lukas Straumann (directeur du BMF), nous luttons désormais avec des moyens modernes. Ce qui n’empêche pas d’utiliser nos techniques de chasseurs, ajoute-t-il l’œil rieur. Encercler l’adversaire, l’isoler, pour pouvoir l’affaiblir et mettre la honte sur son nom!»

 

Et liens et sources où vous trouverez encore plus d’infos

 

Bruno Manser nous a laissé de magnifiques dessins et avait pris des notes dans son journal

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Etincelle

DECOUVERTE D’UNE NOUVELLE ESPECE HUMAINE AUX PHILIPPINES

 

Elle présente à la fois « des éléments ou caractères très primitifs ressemblant à ceux des Australopithèques et d’autres, modernes, proches de ceux des Homo sapiens. »

Ce mercredi 10 avril 2019, des chercheurs ont estimé, dans la revue Nature, avoir découvert une nouvelle espèce humaine, aux caractères morphologiques singuliers. Cette dernière vivait sur l’île de Luçon, aux Philippines, il y a plus de 50.000 ans, ont-ils également annoncé.

L’analyse de treize restes fossiles (dents, phalanges de pied et de main, fragments de fémur) trouvés dans la grotte de Callao, ont conduit les chercheurs à considérer qu’il s’agissait d’une nouvelle espèce, qu’ils ont nommée Homo luzonensis.

Elle présente à la fois « des éléments ou caractères très primitifs ressemblant à ceux des Australopithèques et d’autres, modernes, proches de ceux des Homo sapiens », souligne Florent Détroit, paléoanthropologue au musée de l’Homme et principal auteur de l’étude. Cela en fait une espèce « mosaïque », ajoute-t-il.

Il partage des traits avec un certain nombre d’anciens parents humains; il a des os de pieds et de doigts incurvés comme l’australopithèque (un genre humain qui comprend la célèbre Lucy); les prémolaires ayant des caractéristiques similaires à celles observées chez les Australopithèques , les Homo habilis et les Homo erectus ; et de petites molaires qui ressemblent à celles de l’homme moderne, ou de l’ Homo sapiens. Il est probable que cette nouvelle espèce avait un petit corps. En outre, les orteils et les doigts incurvés suggèrent que H. luzonensis était apte à grimper aux arbres et à marcher debout sur le sol. Certes, le genre Homo est devenu un bipédiste strict (c’est-à-dire qu’il marchait sur deux pieds) il y a environ 2 millions d’années, aussi « nous ne prétendons certainement pas que H. luzonensis était « de retour dans les arbres » », a déclaré Détroit. Au contraire, il est possible que cette caractéristique soit apparue parce que H. luzonensis vivait sur une île isolée, a-t-il déclaré. « Mais c’est une question très intéressante à aborder », a déclaré Détroit. « S’ils étaient bipèdes strict comme tous les membres du genre Homo, de telles caractéristiques primitives ont-elles influencé sur leur démarche de bipédie ou pas? Mais il est encore trop tôt pour répondre, nous devons travailler là dessus. »

« Ces éléments fossiles présentent une combinaison de caractéristiques morphologiques [structurelles] qui ne sont pas observées chez d’autres espèces du genre Homo, indiquant ainsi une nouvelle espèce, que nous avons nommée Homo luzonensis « , a déclaré Florent Détroit, chercheur paleoanthropologue au Muséum national d’histoire naturelle à Paris, a déclaré dans un communiqué du musée fourni.

Homo luzonensis, qui n’est pas un ancêtre direct de l’homme moderne, serait une espèce voisine, contemporaine d’Homo sapiens, mais avec un certain nombre de caractères primitifs. Deux des fossiles analysés ont été datés directement par la méthode des séries de l’uranium et sont âgés respectivement de 50.000 ans et de 67.000 ans. Un de ces fossiles daté d’il y a 50 000 ans, indique que H. luzonensis vivait à la même époque que d’autres lignées humaines, y compris H. sapiens, Neanderthals, Denisovans et H. floresiensis

Il s’agit des plus anciens restes humains connus aux Philippines, précédant les premiers Homo sapiens datés de 30.000 à 40.000 ans, mis au jour sur l’île de Palawan, au sud-ouest de l’archipel.

D’innombrables autres mystères n’ont pas été résolus, notamment la place de Homo luzonensis dans l’arbre généalogique de l’homme et la manière dont ces petits parents ont atteint Luçon, une île (sans pont terrestre) depuis au moins 2,6 millions d’années. La preuve d’une ancienne boucherie d’animaux sur Luçon, datant d’il y a 700 000 ans, suggère qu’une sorte d’Homo erectus asiatique (peut-être de Chine) a traversé la mer avec succès et s’est installée sur l’île de Luçon, où ils ont ensuite subi les effets d’un « endémisme insulaire », ce qui a permis à l’homme de luzonensis de paraître « , a déclaré Détroit. « Mais c’est très spéculatif, je pourrais me tromper sur un ou plusieurs des aspects de ce simple scénario. Nous y travaillerons dans le futur. »

Ces résultats montrent que « l’étude de l’évolution humaine est beaucoup trop centralisée sur quelques zones restreintes et habituelles (comme l’Europe et l’Afrique du Sud) », a déclaré Groucutt. « Cette découverte montre qu’il reste de nombreuses surprises découvrir. Et comment l’évolution humaine a conduit à toutes ces formes d’hominidés. »

Adaptation La Terre du Futur

sources : https://www.bfmtv.com/ / https://www.livescience.com

 

Trouvé sur La Terre du Futur

  Etincelle

LA BOLIVIE, A L’AUBE DE SES PREMIERES PRIMAIRES – Guillermo Montano

 

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Les premières élections primaires de l’histoire de la Bolivie auront lieu le 27 janvier prochain. Anciens ministres, militantes féministes, journalistes, artistes, hauts fonctionnaires, commerçants, enfants de la rue, universitaires… Guillermo Montano s’est rendu en terres boliviennes pour recueillir un large éventail de points de vue dans la perspective de ce grand rendez-vous citoyen. Il nous livre son analyse.


 

Le 24 août 2018, avec l’adoption de la nouvelle loi sur les partis politiques, le parlement bolivien approuvait aussi l’obligation faite aux formations souhaitant participer aux joutes électorales de se soumettre à l’exercice encore inédit en Bolivie des élections primaires internes. Opportunité d’approfondir la démocratie pour certains, manœuvre pour mettre en difficulté l’opposition pour d’autres, toujours est-il que les premières primaires boliviennes auront bien lieu le 27 janvier prochain. Le Tribunal suprême électoral (TSE), entité chargée de leur organisation, vient de valider la participation de neuf binômes, dont celui très controversé du président et du vice-président en exercice, Messieurs Evo Morales et Alvaro Garcia. Au-delà des bienfaits théoriques de l’exercice, comment les Boliviennes et les Boliviens vont-ils investir ce tout nouvel espace d’expression citoyenne ? Survol du contexte et bouts de réponse1.

 

Un pays en transition2

Le 18 décembre 2005 après plus de vingt ans de gouvernements conservateurs incapables d’améliorer la qualité de vie de leurs populations, la Bolivie, en choisissant Evo Morales comme président, s’engageait avec espoir dans l’aventureuse voie du changement. La concrétisation de cet extraordinaire projet – fragilisé par des discordances au niveau de ses fondements idéologiques3 et furieusement malmené par l’hostilité viscérale de milieux minoritaires capables d’une très active et pernicieuse résistance4 – s’annonçait pourtant compliquée. Malgré ces vents contraires, la promesse de « temps nouveaux » faite par le Mouvement vers le socialisme (MAS) eut le mérite d’enchanter des pans entiers de la société bolivienne et parvint, lors de sa formulation, à susciter un formidable enthousiasme autour d’elle.

La conscience naissante à l’échelle internationale que de nouvelles manières d’envisager la vie en société étaient nécessaires et une approche économique particulièrement originale sont probablement deux des raisons qui expliquent pourquoi un processus aussi téméraire a pu être perçu à un certain moment comme étant plausible5. Par son amplitude et sa profondeur, cette singulière démarche a été à l’origine d’incroyables ouvertures dans l’imaginaire bolivien. Le pays a commencé ainsi à se percevoir et se projeter autrement, ouvrant la voie à une prolifique, étonnante et hétéroclite émergence de contemporanéités nouvelles.

Les grandes majorités, celles historiquement exploitées et discriminées, investissent désormais ces nouveaux créneaux avec engouement. Par contre, une partie des milieux autrefois privilégiés s’accrochent encore aujourd’hui, parfois inconsciemment, à des formes de déni et de résistance empreintes de mauvaise foi, de mépris et d’un racisme insidieux qui n’ose pas dire son nom.

Nul n’ayant l’entière maîtrise des facteurs pouvant déterminer la réussite des mesures envisagées, prises en tenaille entre enthousiasme et sabotage, il était clair depuis le début que la matérialisation du processus de changement bolivien allait être extrêmement laborieuse. C’est surement pour cela que la feuille de route du gouvernement ne visait dans un premier temps qu’une « simple » mise en mouvement via l’application à la fois prudente et volontariste de politiques de transition dans trois domaines prioritaires : la reconquête de la souveraineté, la réactivation productive et la décolonisation des institutions de l’Etat6.

 

 

Quel bilan après 13 ans ?

Traversés par de grands espoirs et de nombreux compromis, les premiers résultats du processus de changement bolivien ne pouvaient être que paradoxaux. Comment expliquer par exemple que cet ambitieux projet de transformation, celui-là même qui a chamboulé de bout en bout le fonctionnement du pays, ait étonnamment débouché sur la plus longue période de stabilité politique et financière de son histoire7 ? Ou comment encore expliquer que la diminution incontestable du niveau de pauvreté ait été accompagnée par des constants accroissements des bénéfices des entreprises privées8 ? Ces déconcertantes réussites et bien d’autres qu’on ne développera pas dans cette analyse9 ne doivent toutefois pas nous faire oublier qu’après plus de dix ans de travail le processus a aussi ses points faibles.

Il y a en effet des dossiers sur lesquels aucune avancée significative n’a été opérée, soit parce qu’il s’agit de problèmes structurels dont la solution ne peut être imaginée que sur la durée, soit parce que le travail fait n’a pas porté les fruits attendus. Relèvent de cette catégorie : l’asymétrie qui caractérise les alliances stratégiques conclues avec des colosses de l’économie mondiale comme la Chine et la Russie, la toujours faible industrialisation du pays, mais aussi et surtout des maux endémiques comme le racisme interne, la corruption, le machisme, la consommation abusive d’alcool ou la violence au sein des familles10.

On peut donc faire le constat que l’évolution des mentalités et des comportements a énormément de peine à suivre le rythme des progrès réalisés en termes d’infrastructure et de matérialité. Ce décalage constitue le principal talon d’Achille du processus et montre avec acuité que les modalités de sa mise en œuvre n’ont pas encore suffisamment incité les citoyens et ceux qui les représentent à adopter des manières de penser et d’agir indispensables à la pérennisation des changements envisagés.

De plus, sur le plan politique, sous l’effet corrosif des résistances conservatrices et des maladresses gouvernementales, des regrettables régressions commencent également à prendre corps : récupération des déceptions au travers de plateformes contestataires dépourvues de substance discursive, neutralisation des mouvements sociaux via l’établissement de liens organiques avec l’appareil d’Etat, refus des partis d’opposition de se repenser dans le cadre du processus en cours, incapacité du gouvernement à renouveler son leadership, durcissement des points de vue, disparition des espaces de concertation et, par conséquent, violente polarisation du climat politique avec la résurgence, de part et d’autre, de pratiques très en dessous du rêve d’une Bolivie habitée par la sagesse11.

Tout bien considéré, la Bolivie de 2018 n’est plus celle de 2005 et même si la tant souhaitée transition vers le changement n’est pas encore un fait irréversible, le pays a déjà bougé et continue à le faire. Indépendamment du fait qu’une partie significative de la population souhaite un renouvellement à la tête du pays, il est indéniable que ceux qui trouvent encore du sens aux mouvements en cours et se disent prêts à en découdre pour les préserver sont toujours nombreux12.

 

 

Les enjeux du moment

En relevant de gros défis, la Bolivie s’est créé des opportunités exceptionnelles : nombreuses initiatives gouvernementales ont aujourd’hui le statut de véritables politiques d’Etat et certaines d’entre elles ont même acquis une envergure continentale13. Dans ce nouveau contexte, il est plus sensé pour le pays d’aller de l’avant que de retourner en arrière. Se rediriger vers la république féodale du XXe siècle serait absolument absurde. Après un premier pas extrêmement difficile et indépendamment des résultats des prochaines élections présidentielles, la majorité de la population semble en effet ne pas avoir envie d’en rester là et rêve d’un deuxième pas qui consolide les avancées obtenues tout en corrigeant les dérives déjà repérées. Un certain nombre d’enjeux sont cruciaux dans cette perspective.

Le premier est celui d’une meilleure compréhension par les citoyens boliviens de la profondeur éthique des changements visés et de la part de responsabilité de tout un chacun au niveau de leur concrétisation. Un projet de la stature du processus bolivien ne peut pas aboutir sans qu’un changement de mentalités s’opère. Or la passivité des citoyens sur ce plan et le reflexe qui consiste à rendre le gouvernement seul responsable des maux qui affectent le pays condamnent la société bolivienne à un dangereux immobilisme.

Un deuxième enjeu concerne la nécessité de rendre plus cohérente l’armature conceptuelle du projet, en particulier au niveau des éléments idéologiques ayant tendance à se contredire mutuellement (par exemple le principe de confrontation contenu dans le slogan révolutionnaire « patria o muerte », versus l’esprit de complémentarité prôné par la philosophie indienne du « vivir bien »)14.

Le troisième défi que la Bolivie doit impérativement relever est celui de la dépolarisation du climat politique, de la régénération des espaces de concertation et de l’assainissement des modalités de gouvernance. Seule façon de permettre la reconstitution de volumes de sérénité et de lucidité suffisants pour relancer intelligemment le processus.

En quatrième lieu, sur la base d’une lecture du chemin parcouru, une redéfinition de priorités s’avère nécessaire. En plus de l’affermissement de la souveraineté nationale et du maintien réfléchi de la justesse des politiques économiques, d’autres sujets réclament un traitement privilégié : la préservation de l’indépendance des organisations de la société civile et une plus grande responsabilisation personnelle vis-à-vis des changements en cours font partie de ceux-ci. En effet, la loi contre le racisme, la loi sur la prévention de la consommation excessive d’alcool et la loi contre les violences faites aux femmes, entre autres, nécessitent aujourd’hui, pour ne pas devenir des écrits sans âme, une mise en action qui n’est plus à ce stade du ressort de l’Etat mais de chaque citoyen !

Finalement, pour ceux qui aspirent aux plus hautes fonctions de l’Etat, il y a un enjeu méthodologique majeur autour de la manière de gouverner, en particulier de la façon de prendre l’avis de la rue, y compris celui de cette partie de la population qui résiste encore à la mise en place d’une nouvelle Bolivie.

Au regard de ce qui précède, il est clair que ce qui devrait concentrer l’attention des Boliviens en ce début d’année est bel et bien la mise en place d’un large échange d’idées permettant l’identification des ajustements concrets capables de donner de nouvelles impulsions aux évolutions en cours. Les inévitables querelles autour de la détermination de l’organisation politique ou du leader le mieux à même de conduire avec succès ces réglages, bien qu’incontournables, ne devraient pas prendre l’ascendant sur l’urgence de débats citoyens à propos de la manière de revigorer et réorienter le processus.

 

 

Et les primaires donc…

Pilotées par un Tribunal suprême électoral qui vit depuis plusieurs mois une crise aigüe marquée notamment par une impressionnante série de démissions, investies à contrecœur par les partis d’opposition dont certains espèrent toujours obtenir l’annulation, suivies avec réticence par les citoyens n’adhérant à aucune des formations en lice, les primaires de janvier 2019, malgré leur valeur intrinsèque, ne semblent pas être de nature à marquer les esprits15.

Le TSE, en acceptant le 4 décembre 2018 la candidature du binôme Evo Morales-Alvaro Garcia, a déclenché comme tous le prévoyaient la colère et la mobilisation des différents secteurs de l’opposition bolivienne16. Du pain béni pour tous ceux qui – à l’intérieur et à l’extérieur du pays – s’accommodent bien des tensions, de la violence et de l’absence de débats. Une circonstance catastrophique pour la majorité de la population bolivienne qui en a par-dessus la tête des conflits dont elle sait qu’ils n’apporteront rien de positif.

Côté partis, le MAS semble prêt pour l’exercice et affiche déjà une incommodante confiance. En ce qui concerne les partis d’opposition, ils font preuve d’une douteuse ambivalence : très critiques quant à l’introduction accélérée du dispositif, la plupart d’entre eux ont pourtant déjà demandé et obtenu le droit d’y participer. Bon signe ? Une partie de l’énergie qu’ils consacrent à attiser les feux de la confrontation pourrait-elle être ainsi investie dans les débats internes propres aux primaires ? Absolument pas car tous les partis pouvant participer à ces primaires (MAS y compris) ne présenteront que des candidatures uniques, le débat interne n’aura donc pas lieu. Le débat entre partis non plus car pour l’heure les formations de l’opposition refusent d’investir ce terrain. Ainsi dévitalisées, réduites à de simples exercices d’intronisation partisane, ces primaires n’apporteront visiblement pas grand-chose, ni en termes d’apaisement, ni en termes d’échange d’idées.

Au-delà de leur valeur principalement symbolique, ces primaires constitueront tout de même un premier test s’agissant de la capacité des partis d’être à la hauteur des enjeux qui secouent la Bolivie. Sauront-ils être vecteurs de sérénité ? Proposer une vision pour le pays ? Apporter des idées pour renforcer la solidité du processusbolivien ? Sauront-ils générer dans l’esprit de l’ensemble de la population un nouvel enthousiasme fédérateur ? Là encore, le doute est de mise car la formulation de programmes de gouvernement, condition sine qua non pour la tenue de débats sérieux sur l’avenir du pays, est pour l’instant désertée par les partis de l’opposition. Ce faisant, non seulement ils affaiblissent leur crédibilité auprès des citoyens non partisans, mais pire encore, ils privent l’ensemble du pays de ce dont il a le plus besoin en ce moment : des débats de fond permettant de dégager des terrains d’entente sur lesquels une saine gouvernance peut être reconstruite.

La manière originale dont ces primaires ouvriront la campagne en vue des élections d’octobre 2019 et les résultats sans surprises qu’elles produiront, ne manqueront cependant pas de donner des indications intéressantes pour la suite. L’importance et le profil de la participation par exemple permettront d’avoir une première idée du poids spécifique des partis en lice. Le nombre des voix qu’ils obtiendront aidera à soupeser leur ancrage citoyen et obtenir une première estimation du vote dur sur lequel ils pourront compter plus tard. La qualité des interventions publiques de leurs candidats donnera quant à elle un premier aperçu de la capacité de ces derniers à susciter l’intérêt de leurs éventuels alliés ainsi que la sympathie d’un électorat dont tout indique qu’il ne fera aucun cadeau au moment de glisser son vote dans les urnes.

Les candidats en compétition ont-ils la stature nécessaire pour gouverner un peuple qui a appris à ne pas se laisser faire ? Pour l’heure, neuf binômes sont encore tentés par l’idée de prendre les rênes du pouvoir. Néanmoins peu d’entre eux sont réellement en condition d’obtenir des scores respectables au premier tour. En outre, et c’est assez surprenant, parmi les candidats conservateurs les plus suivis, il y en a qui donnent l’étrange impression de manquer de conviction. Ils enchaînent les actes manqués et adoptent des postures susceptibles de leur faire perdre des voix, tout en parlant déjà de fraude massive. Seraient-ils plutôt dans une logique insurrectionnelle qu’électorale ? Le double jeu auquel ils se livrent, propre à des tactiques de déstabilisation bien connues, pourrait le laisser penser. Ou bien auraient-ils tout simplement peur de gagner ? On pourrait, là aussi, le concevoir tant il est sûr que, dans un pays devenu exigeant, le vainqueur sera, à coup sûr, attendu à chaque tournant y compris dans ses propres rangs17. Affaire à suivre.

 


Références:

1. Pour déchiffrer correctement ce qui est en train de se passer aujourd’hui en Bolivie, il est indispensable de bien prendre la mesure des dégâts durables produits par l’asservissante ingérence qu’elle subit depuis plusieurs siècles mais aussi de la portée émancipatrice de la singulière révolution dont elle est, depuis 2005, l’héroïque protagoniste. Bien saisir la « longue et difficile marche » du peuple bolivien vers sa concrétisation nécessite qu’on lui accorde le droit de nous surprendre.

2. Le sociologue Fernando Mayorga dans l’introduction de son essai “Cambio politico y transicion estatal en Bolivia” insiste sur le rôle décisif du gouvernement actuel dans la métamorphose du pays : http://www.flacsoandes.edu.ec/system/tdf/agora/files/1233169354.1210707745_1__2.pdf?file=1&type=node&id=61149

3. On parle ici des discordances entre des notions telles que socialisme communautaire et capitalisme indien ; entre approches économiques misant sur l’extractivisme et approches centrées sur la préservation de l’environnement ou encore entre des philosophies conçues autour de la confrontation et d’autres articulées sur la complémentarité. Katu Arkonada, dans un article sur le processus bolivien, évoque certaines de ces contradictions :  http://www.rebelion.org/noticia.php?id=131899

4. Parmi leurs modes opératoires figure le recours au montage de campagnes médiatiques s’inscrivant dans la droite ligne de ce « parajournalisme » dont les fake-news constituent l’expression contemporaine la plus visible. Earle Herrera, professeur à l’Université Centrale de Venezuela, nous dit dans son article ce qu’il pense de cette particulière manière de faire : http://www.radiomundial.com.ve/article/paraperiodismo

5. Viviana Diaz Frias nous dit un peu plus sur le modèle économique bolivien : https://frances.prensa-latina.cu/index.php?option=com_content&view=article&id=881249:le-modele-economique-social-communautaire-productif-et-le-qmiracle-bolivienq&opcion=pl-ver-noticia&catid=69&Itemid=101

6. Luis Alberto Arce Catacora, ancien ministre de l’économie, explique ce choix et d’autres particularités du modèle bolivien dans la revue « Eco-Plural » publiée en août 2015.

7. Gerardo Quelca Salazar, Directeur de Recherche à l’Autorité de supervision du système financier bolivien, dans un article publié en janvier 2018, commente l’effet stabilisateur de la corrélation entre continuité politique et performances économiques : https://www.paginasiete.bo/opinion/2018/1/29/estabilidad-poltica-estabilidad-sistema-financiero-168072.html#!

8. Francisca Guerrero de la revue « Pulso » décrit et analyse les caractéristiques de cet apparent paradoxe :  http://www.pulso.cl/economia-dinero/milagro-economico-los-doce-anos-evo-morales-poder/

9. Des interviews faits en Bolivie entre août et septembre 2018 soulignent l’importance de concrétisations fortes telles que l’approbation d’une nouvelle et très originale constitution, la nationalisation des ressources premières et la reconnaissance formelle des nations indiennes et leur présence désormais effective dans les sphères du pouvoir. Ils signalent aussi des efforts remarquables tendant à moderniser l’administration publique ainsi que la mise en place des mécanismes de décentralisation qui permettent aujourd’hui aux communautés paysannes d’accéder, beaucoup plus que par le passé, à des ressources avec lesquelles de vrais projets de développement locaux peuvent enfin commencer à être envisagés.

10. Synthèse personnelle sur la base d’interviews faits en Bolivie entre août et septembre 2018.

11. En effet, l’immorale manipulation de l’opinion publique, ayant biaisé les résultats de la votation du 21 février 2016, empêchant Evo Morales de briguer un nouveau mandat, et la discutable sentence du Tribunal constitutionnel plurinational du 28 novembre 2017 l’autorisant finalement à le faire, ne sont pas – et de loin – les faits les plus glorieux de l’histoire politique bolivienne.

12. Synthèse personnelle sur la base d’interviews faits en Bolivie entre août et septembre 2018.

13. Par exemple le couloir ferroviaire interocéanique reliant le port de Santos au Brésil avec des ports péruviens : https://blogs.mediapart.fr/guillermo-saavedra/blog/221217/corridor-bi-oceanique-projet-qui-unit-les-ports-de-latlantique-et-du-pacifique

14. L’archipel de compromis sur lequel repose le processus bolivien contient des éléments dont la logique n’est pas encore suffisamment rendue cohérente.

15. Appréciation personnelle sur la base d’un suivi des actualités sur le sujet.

16. Evo Morales arrive en 2019 au terme du nombre de mandats prévus par la constitution bolivienne, mais son parti, moyennant un mécanisme d’interprétation constitutionnelle, a obtenu l’autorisation de soumettre sa candidature au verdict du peuple une nouvelle fois.

17. Synthèse personnelle sur la base de discussions informelles maintenues en Bolivie entre août et septembre 2018 avec un large éventail de citoyens boliviens.

LE SIOUX RUSSEL MEANS EXPLIQUE OÙ SE TROUVE LA BEAUTÉ DU MONDE

 

 

Interrogé en 1976, cet Indien d’Amérique évoquait la difficulté de défendre des valeurs dans une société corrompue par l’argent et l’individualsime.

Quand l’homme, piégé par un individualisme forcené, saccage sa planète en échange de quelques billets, c’est qu’il est grand temps de revenir à l’essentiel. Mais l’essentiel, c’est quoi ? Pour répondre à cette question fondamentale, réécoutons les paroles de Russel Means, un indien d’Amérique qui, en 1976, avait déjà tout compris.

Cette année-là, ce Sioux Oglala avait été interrogé par la télévision française. L’Ina a ressorti cette archive… et il a bien eu raison. Écoutez, car ce petit discours résume très bien quelques-unes des réalités de ce monde :

« C’est trop facile d’être blanc dans ce monde. Pour eux, ce qui compte, c’est l’argent et ce qu’ils appellent les plaisirs de la vie. Alors que pour nous, le plaisir, c’est cette vie qui nous entoure. La vie, c’est l’herbe qui pousse, ce sont nos proches, les nuages, les oiseaux, toutes les choses vivantes qui font notre famille. C’est cela la beauté.

L’homme blanc dit qu’il faut exploiter toutes ces choses pour en tirer du plaisir. C’est du pur égoïsme.

(…)

C’est si facile d’être blanc, de trouver du travail, de ne penser qu’à l’argent. On commence alors à mettre des barrières autour de sa maison. Des barrières autour de sa ville. Des barrières autour de son pays. En fait, on met des barrières autour de soi-même. «

Russel Means, qui s’était notamment fait connaître pour son rôle dans Le Dernier des Mohicans, est mort le 22 octobre 2012. Mais son discours, lui, ne doit pas s’éteindre.

UNE BONNE NOUVELLE – NAISSANCE D UNE BISONNE BLANCHE AU ZOO DE BELGRADE

 

 

Une bisonne blanche, Dusanka, vient de naître au zoo de Belgrade (Serbie) lundi 28 mai. « Selon mes informations, il n’y a pas d’autre bison blanc [d’Amérique] né en Europe », a précisé le vétérinaire du zoo, Jozef Ezvedj. « Actuellement nous veillons à ce qu’elle soit en bonne santé, à ce qu’elle jouisse d’une enfance paisible », poursuit-il.

La naissance d’un bison blanc est un phénomène rare, lié à un gène récessif. Pour plusieurs peuples amérindiens, Sioux, Lakota, Cheyenne, Nez-Percé, Yankton, ou encore Crow, la naissance d’un bison blanc, particulièrement d’une femelle, relève d’une haute importance symbolique.« Peut-être devrions nous les informer. Le bison chez les Amérindiens est très très important en terme de signification mythologique », ajoute Jozef Ezvedj.

 

Sourcefrancetvinfo.fr

 

 

Signification pour les amérindiens :

 

 

 

Le mot-clef de la médecine du bison est l’abondance.

Le bison est associé à l’abondance car il formait l’essentiel de la vie des nations des Plaines du centre de l’Amérique. Le bison donnait tout au peuple. Sa fourrure était utilisée pour fabriquer habitations et vêtements, ainsi que les boucliers de paix. Sa viande était abondante et pouvait nourrir toute la communauté et une seule chasse pouvait alimenter bien des gens pendant une longue période, surtout lorsque l’on prenait la peine de faire sécher la viande et d’en faire du pemmican en la mélangeant avec de la graisse et des baies séchées. Cet aliment très nourrissant pouvait se conserver pendant longtemps. Les os servaient à faire des ustensiles destinés à la cuisine ou à différentes tâches, des outils de guérison et des flûtes. Le crâne représentait le centre de la roue de la médecine, les sabots étaient employés pour faire de la colle, les tendons donnaient les cordes des arcs.

Il est une envoyée céleste associée au bison : la Femme Bisonne Blanche. On dit d’elle qu’elle est la fille du Grand Esprit et qu’elle vient lorsque le peuple a besoin de guidance. C’est elle qui amena aux peuples des Premières Nations le calumet sacré. Dans un temps de famine, une petite bande de Lakotas reçut la visite de la Femme Bisonne Blanche qui leur enseigna comment prier afin de remercier le Créateur pour tout ce qu’il leur donnait. Car, lorsque nous savons remercier pour l’abondance qui nous entoure, nous faisons tourner la roue de la réciprocité.

Le grand bison blanc est l’un des quatre visages de l’oiseau-tonnerre. C’est lui qui génère l’énergie tellurique électro-magnétique qui jaillit du pôle nord, et circule tout autour de la terre, pour entrer au pôle sud, comme un anneau de Torus, un vortex d’énergie perpétuelle. C’est donc la source, la batterie responsable de l’énergie électro-magnétique  et de la toile éthérique qui soutient la terre tout entière.

L’apparition d’un bison blanc parmi les bisons est un signe de renouveau. Cela indique que les prières du peuple ont été entendues et que les promesses de la prophétie seront exaucées.

Ceux qui ont la médecine du bison savent prier pour le peuple et ainsi le maintenir dans la voie de l’abondance. Grâce aux gens du bison, nous ne manquons jamais de rien. Ils savent se relier au Grand Esprit. Ils savent reconnaître qu’ils ne sont rien par eux-mêmes, mais qu’ils sont puissants lorsqu’ils se mettent en lien et en communication avec le Grand Esprit pour le bien de la nation. Ce sont des gens qui sont donc très grégaire et à l’aise dans la foule. S’ils travaillent pour le bien des autres leur énergie est quasi inépuisable. Il y a peu de différence entre les femmes et les hommes dans l’expression de la médecine du bison.

Trouvé sur le blog d’Aigle Bleu

  Etincelle

 

« AVANT QUE NOS FRÈRES BLANCS VIENNENT NOUS CIVILISER… » UN TEXTE PUISSANT

 

Ce texte, qui détaille avec malice tout ce que les colons ont apporté aux Indiens d’Amérique, dit aussi beaucoup de choses sur nos propres habitudes.(Axel Lecrercq)

On dit que la guerre donne toujours raison aux vainqueurs. Mais il n’est pas trop tard pour faire mentir le dicton. Les Indiens d’Amérique ont certes perdu la guerre contre les colons, mais la sagesse de leur pensée perdure et il ne tient qu’à nous de la découvrir ou de la faire revivre, comme ici, avec ce texte puissant attribué à John Fire Lame Deer, un indien Lakota né au début du XXe siècle…

Homme médecin, John Fire Lame Deer (lame deer = cerf boiteux), est né vers 1900 et mort en 1976. Considéré comme le « gardien de la spiritualité et des traditions de son peuple », il a, au cours de sa vie, laissé un certain nombre d’écrits témoignant de la philosophie des Sioux. On lui doit notamment ce texte ironique et puissant détaillant ce que l’œuvre civilisatrice des blancs a apporté au mode de vie indien.

Des mots qui, aujourd’hui encore, nos invitent à réfléchir sur nos propres habitudes. Regardez :

« Avant que nos frères blancs viennent nous civiliser, on n’avait aucune prison. Par conséquent, il n’y avait aucun délinquant.

Nous n’avions pas de clés ni de serrures, donc il n’y avait pas de voleurs.

Quand quelqu’un était trop pauvre pour s’offrir un cheval, une couverture ou une tente, il pouvait recevoir cela comme cadeau.

Nous n’étions tellement pas civilisés que nous n’accordions pas une telle importance à la propriété privée.

Nous voulions posséder des choses pour donner aux autres, s’entraider.

Nous n’avions pas d’argent, pour cette raison, la valeur d’un Homme ne pouvait être déterminée selon sa richesse.

Nous n’avions aucune loi (écrite), aucun avocat (ou procureur), aucun politicien, Par conséquent nous n’étions pas capable de tricher ou d’escroquer autrui.

Nous suivions vraiment une mauvaise voie avant que les hommes blancs viennent, et je ne saurais vraiment pas expliquer comment nous nous y prenions pour nous en sortir sans ces choses fondamentales (c’est ce que nos frères blancs nous ont dit) qui sont absolument nécessaires pour une société civilisée. »

Mêler humour, sagesse et ironie au sein d’une même pensée, voici un tour de force réussi et, surtout, plein de bon sens. Chaque culture a de belles choses à nous offrir. Qu’on s’en inspire !

 
Trouvé sur Positivr.fr
  Etincelle